L'histoire :
17 novembre 2001, Barlow, Alaska. Cette journée est la dernière avant que le jour n’abandonne ses terres durant un mois. Eben et Stella, respectivement shérif et collègue au boulot, et mari et femme dans la vie privé, observent le coucher du soleil car ils savent que ce mois va être long et rude du fait de la proximité de la ville avec l’arctique. La radio de la voiture de patrouille les interrompt, les avertissant qu’un étranger met le souk dans le bar de la ville. Les 2 policiers s’y rendent et appréhendent un homme passablement énervé réclamant de l’alcool, interdit en ces lieux. Eben se voit dans l’obligation d’amener l’individu en cellule. Au même instant, près de la station de communication de Barlow, un groupe s’approche du responsable des lieux, que l’un d’eux tue avec une grande facilité. Ceux-là ont tout l’air d’être des vampires… De retour au commissariat, Eben et Stella essaient d’interroger leur prisonnier, mais celui-ci est menaçant. Il leur annonce une mort imminente tout en saisissant les barreaux qu’il commence à écarter. Eben et Stella multiplient les tirs et parviennent à le tuer, sans une certaine difficulté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Disons-le d’emblée : ce tome est étonnant. En effet, comment ne pas être décontenancé par le style graphique de Ben Templesmith et par le scénario intelligent et original de Steve Niles. Faisons d’abord les présentations. On doit au scénariste, entre autres Criminal macabre (avec le même dessinateur) et Remains (chez Bamboo). Celui-ci nous propose une histoire violente et véritablement effrayante où des vampires trouvent enfin un véritable vivier de nourriture, qu’ils pourront dévorer un mois durant, sans se préoccuper du jour et de sa douloureuse lumière ! L’idée est plutôt bien vue et l’auteur, à travers l’un de ses vampires, n’hésite pas à se demander comment d’autres n’y ont pas pensé avant. Son collègue au dessin est un auteur australien qui a travaillé sur peu de titres, mais qui possède une approche assez étonnante. Les couleurs et les teintes sont omniprésentes et font ressortir une ambiance macabre et malsaine, malgré des traits irréguliers allant du moche (la petite fille page 47) au magnifique (pages 26,35 et 83). Cet album se lit avec palpitation : on se prend à espérer que les traqués survivent à la boucherie organisée. Une idée originale et un dessin atypique font de ce titre une référence du genre.