L'histoire :
Carlos s’ennuie clairement dans son job et dans sa vie. Il ne se remet pas de sa dernière rupture. Son dégoût est tel qu’il se paye le luxe de se pointer ivre mort dans l’agence de pub ou il travaille et de se moquer royalement de la poire d’un gros client. Son patron lui conseille vivement de se reprendre et le met d’office en vacances forcées. Oscar, un vieil ami de dévergondage, réapparaît alors après 8 années d’exil. Il lui parle de ses voyages et d’un petit paradis au Mexique où tout est possible, Santa Teresa. Sa bonne humeur et son entrain ont tôt fait de vampiriser Carlos, nostalgique d’un passé tumultueux. Sans trop maîtriser les évènements, il se laisse entraîner sur un ferry à destination de Minorque. Une fois à terre, Carlos apprend le véritable motif de la visite d’Oscar sur l’île. Lorsqu’il s’est exilé outre Atlantique, ce dernier a abandonné sa femme et son fils de 7 ans, et a subitement décidé de leur rendre une petite visite. Evidemment, la belle ne l’a pas attendu et est devenue la compagne d’un dentiste. Les retrouvailles tournent rapidement au drame familial…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Du Mexique, ce road movie n’en a que le titre. L’action se partage entre l’Espagne et les Baléares, archipel bien connu du dessinateur, Bartolomé Segui, pour y être né. Le trait de ce dernier est juste, sobre et précis. En dépit de son titre, le scénario de Ramòn de España n’a pourtant rien de l’invitation au voyage. Le rêve mexicain est un one shot sombre, sans illusion, en noir et blanc, qui ressemble bien plus à une descente aux enfers qu’à un voyage de vacances. Le romancier et cinéaste, très connu dans son pays, livre une histoire à la fois rythmée et profonde. Pour son 5e album en tant que scénariste, il dote ses protagonistes d’une véritable épaisseur psychologique et aborde des sujets tels que la malédiction de l’artiste ou même, carrément, le sens de la vie. Le format inhabituel (104 planches) de cet album, s’inscrit dans la nouvelle collection Ink des éditions Paquet. Libérée des contraintes de pagination, elle permet aux auteurs d’avoir une latitude maximale pour exprimer leur art. Une bonne surprise !