L'histoire :
Avant, ils s’entraidaient beaucoup. Chacun utilisait ses talents ou les choses qu’ils savaient faire même si on ne comprenait pas comment ils les connaissaient. Billy avait réparé un transistor aussi facilement qu’on épluche une pomme de terre et ça avait changé la vie de Lucas. Enfin, la vie… on s’entend car une vie de mort n’est pas vraiment une vie. Mais depuis les derniers événements, la solidarité, l’amitié, l’altruisme n’existent plus. Billy frappe même Lucas violemment car il veut absolument savoir où ils cachent l’humaine qu’ils sentent sans arrêt. Le groupe se fissure et ils ont beau défendre leur point de vue, la scission est bien entamée. Un groupe maintient qu’ils ne doivent pas tuer les humains ou sortir de leur cachette tandis que l’autre défend l’idée que c’est une nouvelle vie qui les attend. Billy est très clair : les humains doivent mourir et ils ont tué Ronnie. En plus, ils n’imaginent pas le goût du sang frais, incomparable et bien au-dessus du sang des rats. Lucas se montre inflexible et il ne dira rien. La dispute risque de tourner à l’affrontement !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Little Monsters s’achève sur le tome deux. Cette géniale série sur des enfants devenus vampires et qui tentent de survivre dévoilent ses secrets et particulièrement un qui est de taille. Jeff Lemire a réussi à renouveler le genre vampirique de façon magistrale en adoptant le point de vue des enfants. Mais ce serait mal connaître le scénariste que de croire qu’il s’est contenté d’être original. La suite montre son véritable objectif. En effet, on glisse petit à petit d’une histoire de vampires à un véritable récit sur l’enfance et les relations « humaines ». Plus sensibles que les hommes, ces mini vampires sont terriblement attachants à l’image de Lucas ou de Romie mais ils peuvent être également cruels ou égoïstes. Superbe peinture de l’humanité, cette géniale réécriture de Sa Majesté des Mouches (qui serait un Dieu aux dents longues) nous tient en haleine jusqu’au bout. C’est presque même frustrant tellement ce tome se dévore en quelques instants. L’ensemble aurait pu constituer un seul tome mais on prendra le temps d’admirer (encore et toujours) la maestria du scénariste qui joue à la perfection des retours en arrière et qui renforcent le sentiment tragique à l’aune du présent. Les personnages ont une véritable épaisseur et des caractères bien distincts. Il faut dire que Dustin Nguyen s’applique à camper chacun d’eux avec une précision remarquable. Le noir et blanc rehaussé à l’aquarelle fascine et renforce le caractère sombre de l’intrigue tout en mettant à nue les personnages. Même si ce tome est peu court et avec une fin moins puissante qu’espérée, cette fable sanglante résonne au plus profond de notre âme.
