L'histoire :
Yuzuki vient d’apprendre de la bouche d’Aï qu’elle sera la nouvelle fille des enfers et que c’est donc pour cela que toutes les deux étaient liées. Refusant d’accepter cela, Yuzuki s’enfuit et rentre chez elle. Elle a alors la surprise de découvrir que son immeuble est en ruines et semble abandonné depuis longtemps. En rentrant dans son appartement, elle y découvre le cadavre d’une petite fille et de sa mère, ainsi qu’une photo de famille où elle se reconnaît. La vérité lui revient alors : en réalité, c’est d’elle qu’il s’agit ! Lorsqu’elle était petite, son père est mort dans un accident de bus ayant causé la mort de plusieurs autres personnes. La société de transport lui a ensuite fait endosser la responsabilité de l’accident alors qu’il s’agissait en réalité d’un problème technique. Suite à cela, la mère de Yuzuki, déjà malade, dû se remettre à travailler mais toute la ville lui en voulait à cause de son mari et elle ne trouva qu’un emploi où elle se faisait exploiter. Tandis que Yuzuki était elle-même rejetée de l’école, sa mère ne pût bientôt plus sortir de chez elle et mourut sans soin, et la petite fille se laissa donc elle aussi mourir près du corps de sa mère en maudissant tous les gens qui avaient ainsi gâché leur vie. Mais la rancœur la fit rester en tant que fantôme et Yuzuki devint ensuite la collégienne qu’elle rêvait d’être, oubliant tout de son passé tragique. C’est donc précisément à cause de son désir de vengeance au moment de sa mort qu’elle a été choisie pour devenir la nouvelle fille des enfers. Et maintenant que ses souvenirs sont revenus, Yuzuki accepte finalement de remplacer Aï à ce poste, mais envoyer les gens en enfer en dépit de ses sentiments personnels va se montrer plus difficile que prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est tout de même dommage de constater qu’il aura fallu pratiquement attendre le dernier volume de cette seconde série (on en est donc en réalité au 12ème tome !) pour que l’histoire montre enfin un semblant d’intérêt. Il faut dire que, jusqu’ici, les chapitres se suivaient et se ressemblaient tous, en plus de mettre en scène des scénarios tout à fait déplorables où les gens s’envoyaient les uns les autres aux enfers pour des raisons vraiment ridicules. C’est d’autant plus affligeant qu’avec le même concept, les auteurs auraient pu facilement trouver de vraies histoires à raconter... Concernant ce dernier opus, on continue cette fois à suivre Yuzuki qui vient d’apprendre qu’elle va devenir la nouvelle fille des enfers. Bien évidemment, celle-ci s’y oppose mais découvre alors l’horrible vérité la concernant : elle est déjà morte depuis longtemps ! En fait, l’héroïne de cette seconde saison de l’histoire est le fantôme d’une petite fille morte dans la rancœur et qui s’est imaginée ensuite vivre la vie de collégienne qu’elle aurait aimé mener dans le futur... Cette partie-là est donc plus originale qu’à l’accoutumée (il faut dire que faire pire aurait été dur), d’autant plus que cela ne s’arrête pas là : après avoir accepté ce rôle, Yuzuki se rend en effet compte qu’elle n’y arrivera pas. Mais pourra-t-elle faire marche arrière ou alors changer les règles actuelles ? Rien n’est moins sûr... A partir de là, on regrette que cette lutte n’ait pas été plus développée, et le conflit se résout finalement en quelques pages à peine (et puis l’ennemi de Yuzuki sort de nulle part en plus...). Et on a également du mal à croire au passé tragique de la jeune fille tellement ce qui lui est arrivé est trop peu crédible et aurait de plus pu être évité assez facilement (sa mère aurait pu déménager plutôt que de se faire exploiter jusqu’à en mourir...). Ensuite, deux dernières histoires referment ce volet. L’une revient dans le passé et nous montre Yuzuki et son amie Akie qui aident un jeune couple à se défaire des griffes d’un médecin véreux (on se demande alors pourquoi cette histoire n’est pas apparue avant), tandis que l’autre donne exceptionnellement le premier rôle à l’un des membres de l’équipe de la fille des enfers, ce qui change un peu à défaut de vraiment passionner (mais avouons que le scénario présenté est tout de même mieux qu’à l’accoutumée). Ces deux histoires présentent des situations légèrement moins risibles que d’habitude en ce qui concerne les vengeances, même si on est encore loin de quelque chose de recherché, et contribuent donc elles aussi à rendre ce volume un peu moins médiocre que ses prédécesseurs. Côté dessins, rien de neuf par contre. Les yeux shôjo énormes sont ce qu’il y a de plus soigné, le reste étant des plus décevant : décors minimalistes et mal faits, abus de tramage de remplissage, souvent assez moche qui plus est (un ou deux motifs sont tout de même sympathiques, pour les kimonos par exemple, mais perdus au milieu du reste), tandis que le tramage de premier plan n’est pas non plus très subtil, vêtements simplistes, visages des personnages secondaires mal réalisés, perspectives horribles, mise en scène graphique raté... En dehors d’une ou deux planches correctes, il n’y a pas grand-chose à sauver là non plus. En résumé, un dernier volet moins répétitif et moins pénible, mais encore largement insuffisant pour rehausser l’intérêt global de la série. Une seconde saison comme la précédente, donc : à oublier.
