L'histoire :
James est un garçon fugueur de 11 ans. Il n'en peut plus des disputes de ses parents, et il a entendu à l'école qu'un groupe d'enfants vivait en autarcie dans la forêt. On les appelle « les Enfants perdus ». A l'école, tout le monde en parle, tout le monde rêve de les rejoindre, mais personne n'a le courage de tout abandonner pour vivre avec ce groupe, qui se cache du reste du monde et des adultes. Mais James a pris sa décision et il se rend dans la forêt en appelant les Enfants perdus. Autour de lui, quelques signes pourraient le mettre sur la piste de ce groupe caché, mais il ne les voit pas. Il aperçoit parfois des enfants qui se montrent et qui courent avant de disparaître, cachés. Au bout d'un long moment, James finit par crier qu'il n'en peut plus d'être là-bas, dans ce monde d'adultes, qu'il veut être libre comme eux. Et le groupe des garçons sauvages apparaît. James est heureux. Il demande s'ils vont l'emmener dans leur campement. Damon, le chef du clan, un rouquin, lui annonce qu'ils sont déjà arrivés. James ouvre alors les yeux sur des choses qu'il n'avait pas vues, pas assez concentré sur le monde qui l'entoure. Dans le clan, chacun a son rôle : chasseur, cueilleur, chef. James se demande s'il réussira à trouver sa place, mais il est déterminé à s'intégrer. Pourtant, il se pourrait que le monde qu'il avait imaginé ne soit pas aussi accueillant que ce qu'il espérait...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Kim Consigny, dessinatrice des bandes dessinées Forté, et plus récemment de George Sand fille du siècle, s'est associée au scénariste Kapik pour nous proposer une réinterprétation du mythe de Peter Pan. Le premier indice qui nous met sur la voie de cette réécriture, c'est le nom des enfants de la forêt : les enfants perdus. Tout de suite, on pense à Peter Pan. Et puis, le chef du groupe est roux, ils vivent cachés du reste du monde entre enfants, reniant le monde des adultes, et laissant penser qu'un autre monde idéalisé est possible. Pas de doute, les auteurs ont puisé leur inspiration dans le roman de Sir James Matthew Barrie. Graphiquement, on retrouve le trait fin, simple et efficace de Kim Consigny, cette fois-ci en couleur, contrairement à sa précédente BD sur George Sand. Un brin enfantines, les illustrations reflètent l'idée même de cette réinterprétation du mythe. Toutefois, les personnages, qui sont censés être des enfants, sont plus matures, plus grands, plus adultes, ce qui montre bien qu'ils prennent leur indépendance, mais aussi qu'ils auront peut-être tendance à reproduire certains schémas qu'ils cherchaient pourtant à fuir. Le jeune James va s'intégrer à ces Enfants perdus, arrivant dans cette forêt vierge avec ses idéaux façonnés par les différentes histoires qu'il a pu entendre. Mais il va aussi assister à la désillusion, exactement comme dans le récit originel de Peter Pan. Avec des yeux d'enfant, ce monde semble en effet idyllique ; avec un regard plus adulte, on constate les fourberies et la réalité moins sympathique. Une réécriture contemporaine de la célèbre histoire de Peter Pan.
