parution 01 février 2010  éditeur Le Lombard  Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action / Historique

Les carnets de Darwin T1

L'oeil des celtes

Dans le Yorkshire, Charles Darwin mène l'enquête sur un cas probable et spectaculaire de... griffu sauvage ! Episode pilote d'un thriller fantastique haletant et soigné, dans l'Angleterre victorienne.


Les carnets de Darwin T1 : L'oeil des celtes (0), bd chez Le Lombard de Runberg, Ocaña, Bellaoui
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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Le Lombard édition 2010

L'histoire :

Dans l’Angleterre victorienne prude et protestante, la publication de L’origine des espèces de Charles Darwin a fait l’effet d’une petite bombe. Majoritairement décrié pour cette théorie fumeuse sur l’homme qui descendrait du singe, le naturaliste a pourtant un admirateur à Downing street : le premier ministre Palmerson himself. Ce jour-là, le vicomte Palmerston fait d’ailleurs convoquer Darwin en son bureau pour lui proposer une enquête un peu spéciale : dans le Yorkshire, le chantier d’une nouvelle voie de chemin de fer a subi une attaque nocturne, spectaculaire et sanguinolente, d’un prédateur inconnu. Des chevaux et deux hommes ont été retrouvés éviscérés et partiellement dévorés. Se sentant menacés, les ouvriers se sont aussitôt mis en grève et il est demandé à Darwin d’éclaircir la situation afin que le travail reprenne au plus tôt. La curiosité de Darwin est d’autant mieux piquée, que le scientifique s’est déjà intéressé de près à l’existence supposée d’une créature qu’il a appelé « griffu », alias le légendaire loup-garou, le sasquatch au Canada ou la bête du Gévaudan en France. Darwin se rend donc sur place et procède à une autopsie des cadavres. Ceux-ci sont stupéfiants. Les cadavres sont lacérés par de profonds coups de griffes, comme s’il s’agissait d’une attaque de tigre d’une taille colossale…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

« L’homme sauvage », qu’on appelle Yéti, Sasquatch ou Big foot, demeure encore aujourd’hui une énigme, une sorte de chaînon manquant dans l’origine des espèces, reliant l’homme moderne aux grands primates. Or, qui semble le plus compétent pour étudier la question, que Charles Darwin lui-même, dont la théorie de l’évolution a révolutionné au XIXe siècle notre conception de l’humanité, supplantant le créationnisme ? Dans le registre des hommes compétents, le scénariste Sylvain Runberg se pose également là. En effet, avec ce premier tome, il met en place un thriller fantastique, historique et horrifique, de la plus habile des manières. Une problématique est initialement posée : celle d’un prédateur nocturne dans le Yorkshire. Pétrifié, le lecteur assiste aux attaques fulgurantes… sans jamais distinguer la créature. Le procédé de la vitesse ou de la caméra subjective sont utilisés avec efficacité. Le contexte historique bénéficie également d’un souci d’authenticité : Darwin est employé à la hauteur de son ouverture d’esprit, et dans cette Angleterre Victorienne naissaient effectivement les luttes sociales et le féminisme. Or, sur ce châssis crédible, Runberg brouille encore les pistes en accordant une dimension schizophrénique au héros (Dr Darwin et Mister Hyde…), ajoutant une corde psychologique sordide à son intrigue à multiples ficelles. A contrario de nombre récits du registre, se contentant d’appâter le chaland avec des énigmes jamais expliqués par la suite, cette mise en bouche n’est pas avare en révélations (la dernière case produit son petit effet). Sur tous ces aspects, le dessin d’Eduardo Ocaña se révèle un atout de taille : le dessinateur réaliste, déjà complice de Runberg sur le 10e épisode de Kookaburra universe, montre une grande précision de trait, régulier, peaufiné, à l’aise dans tous les compartiments graphiques de ce thriller de genre et néanmoins multi-genres. Un excellent début !