L'histoire :
Belzas, petite localité varoise, accueille Ric Hochet, Nadine et le commissaire Bourdon pour des vacances censées être paisibles. L’agent immobilier M. Lanthelme leur fait visiter la villa louée, dont le commissaire juge les promesses un peu embellies par le prospectus. À peine installés, les ennuis commencent : une odeur de brûlé attire Ric, qui découvre une maison en flammes. Le jeune reporter parvient à sauver une fillette, Béa, des flammes, sous les yeux des pompiers qui attribuent l’incendie à un accident dû au Mistral. Mais dès le lendemain, une seconde demeure, celle des Martignac, est réduite en cendres. La rumeur enfle dans le village. Peu après, M. Lanthelme est agressé chez lui et tué d’un coup de massue. L’affaire prend une tournure criminelle et le commissaire Bourdon se plonge dans l’enquête. Une cachette vide retrouvée sur les lieux laisse penser à un mobile financier. Mais les choses se compliquent lorsqu’un mystérieux horoscope commence à circuler à Belzas, distillant menaces et peur parmi les habitants. Quel lien entre ces prédictions inquiétantes et les drames en série ? Pour Ric Hochet, l’affaire devient un puzzle dans une atmosphère oppressante. Bien malin celui qui pourra identifier l’auteur de ces manigances. Ça tombe bien, Ric Hochet est très malin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publié en 1973, Les signes de la peur illustre tout ce qui fait la force d’un grand Ric Hochet : un scénario parfaitement huilé, une tension constante et des personnages immédiatement reconnaissables. Tibet situe son intrigue dans le Var, une région qu’il connaissait bien pour y avoir séjourné régulièrement. Ses décors ensoleillés et minutieusement détaillés contrastent avec la noirceur des événements, accentuant l’effet de mystère. L’idée d’un horoscope utilisé comme outil de menace et de chantage apporte une originalité certaine. En exploitant cette superstition populaire, le récit joue habilement sur les angoisses collectives et démontre la modernité de la série, toujours attentive à refléter son époque. Les années 70 se devinent d’ailleurs dans la coiffure et l’allure de Ric, qui porte une coupe très « pattes d’éph », ancrant le récit dans son temps sans perdre de son charme aujourd’hui. Graphiquement, Tibet reste fidèle à son style : personnages légèrement caricaturaux, expressifs, immédiatement identifiables, et mise en page d’une grande clarté. On retrouve aussi sa capacité à conjuguer humour et suspense, à travers les interventions souvent bougonnes mais drôles du commissaire Bourdon. Au-delà de l’intrigue policière, c’est le climat qui frappe : une petite ville où les rumeurs circulent vite, des habitants soudain prisonniers de la peur, et un héros qui doit démêler un écheveau complexe. Comme souvent dans Ric Hochet, l’intrigue se révèle plus retorse qu’il n’y paraît, et l’identité du coupable n’est jamais évidente avant les dernières pages.