L'histoire :
Mikey ramène de la bonne : même pas besoin de l’accompagner avec des champ's tellement elle déchire ! Jack est content et il fait le malin en montrant son flingue qu’il range à sa ceinture. Après un gros shoot (c’est vrai qu’elle est bonne, putain !), Mikey veut faire causette. Il veut savoir d’où vient ce calibre qu’il a sur lui. Franchement, être un junkie et avoir une arme, c’est le combo perdant avec la police. Mais Jack s’en fout et il possède ce flingue pour une bonne raison. C’est un vieux qui lui a donné et il a même filé en même temps 100 balles pour le charger ! Le but, c’est de flinguer celui qui a mis Jack dans cet état. Mikey a du mal à le croire mais il pose d’autres questions. Comme par exemple ce qu’il a fait quand le vieux lui a donné l’arme. Jack explique qu’il est retourné au bar pour son taf minable, ne lâchant pas la malette des yeux. Ce soir, c’était gros concert et le chanteur part en live en exhortant la foule à monter sur scène pour faire des slams. Ce bouffon n’en a rien à foutre de la sécurité et encore moins du taf de Jack mais du coup, il est obligé de calmer les choses avant que ça dégénère. Vu que les fans groupies ne l’écoutent pas, il va falloir qu’il se fasse comprendre autrement. Il utilise la valise pour casser des bouches : les gens le regardent, effrayés. Encore un boulot de perdu ! Il retourne ensuite à son job d’avant. Il n’a pas plus de chance car le patron ne veut plus le voir. Reste plus qu’une personne qui pourrait supporter sa sale gueule : Cheryl, son ex. Une artiste peintre. Mais pas sûr qu’elle puisse encore le voir en peinture…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Urban continue la réédition en intégrale de la série 100 Bullets. Une intégrale en version ultime tant la taille et le poids de chaque volume constituent une œuvre d’art. Une occasion à ne pas rater pour admirer en grand format l’art d’Eduardo Risso. Au summum de sa forme dans ces numéros, Risso sublime le polar avec des cadrages osés, des plans incroyables et des jeux d’ombre à couper le souffle. Les couleurs sont plutôt soignées et rendent bien hommage à son art si proche de Frank Miller. Les histoires de ce volume ressemblent d’ailleurs furieusement à Sin City, notamment la dernière enquête tortueuse de Milo, l’homme au visage recouvert de bandages. Brian Azzarello réalise même l’exploit de plonger encore plus loin dans la noirceur humaine tant les intrigues sont noires et se terminent mal. Queue de poisson, exécution, trahison, machination… on bascule dans le grand banditisme et dans le monde des salauds de façon implacable. C’est d’un cynisme absolu où les infirmiers forniquent pendant que leur patiente meurt d’une crise cardiaque, où un pompiste qui se fait arnaquer arnaque un autre client, où les junkies piquent le cœur des femmes bien… « Trust », le terme de l'organisation est bien ironique car la confiance, ici, est plus fragile que la vie… S’il y a bien quelque chose de sûr, c’est qu’il ne faut avoir confiance en personne dans cette saga tant l’ensemble est noir et désabusé. On peut par contre avoir confiance en Brian Azzarello pour concocter des histoires au cocktail explosif et de les raconter de façon magistrale. Comme quoi, on n’a pas toujours besoin d’une arme pour toucher sa cible !
