L'histoire :
Il est devant le mur. L’arme au poing, prêt à tirer. Il ne sait pas pourquoi il parle à ce satané mur mais il le fait. Comme si le meurtrier allait répondre à travers les étranges symboles qu’il a peints. Et c’est ce qui arrive au bout d’un certain moment de contemplation. La conversation commence et la voix répond aux questions de l’inspecteur. Arivel finit par poser clairement la question : « a-t-il tué ces pauvres bougres? Sont-ils tous des synths ? » Pourtant, la voix répond qu’elle n’a tué personne. L’homme est simplement un archéologue. L’inspecteur n’a pas le temps d’en savoir plus. Il reçoit un appel : les flics sont à ses trousses car il s’est fait trop remarquer ces derniers temps. Il a intérêt à se cacher rapidement avant qu’ils ne mettent la main sur lui. La cheffe semble ennuyée de lancer les recherches contre lui mais elle n’a pas le choix. Ses patrons sont furieux et elle n’a pas son mot à dire de toute façon. Cependant, ce serait mal connaître Arivel Nassar s’ils pensent qu’il va arrêter ses recherches. Le vieux est bien trop teigneux pour lâcher l’affaire. En effet, il se remet tout de suite au boulot, en commençant par aller voir Hélène…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On se rapproche lentement de la fin de ce récit en deux volets : The One hand and Six Fingers. Plus l’on avance vers le dénouement et plus la narration façon diptyque fait sens. Même s’il ne reste plus qu’un tome, il reste tout de même beaucoup de questions en suspens. Cependant, la tension monte d’un cran car, finalement, l’inspecteur et le criminel ont bien plus en commun qu’il n’y parait. L’apport de la vie synthétique, façon Blade Runner, rajoute également une belle dose de mystères et d’opacité à l’ensemble. Car il faut bien le dire, c’est beaucoup plus l’atmosphère qui se dégage de cette enquête tortueuse que l’histoire elle-même qui fascine. Les parallélismes troublants entre Ari et Johannes, les étranges symboles qui rappellent la langue originelle, la quête de l’identité : tout cela rend l’intrigue policière totalement envoûtante. Cette impression est aussi due aux graphismes de Laurence Campbell et Sumit Kumar. Dans un style sombre, anguleux et poisseux, les artistes proposent des planches impressionnantes de noirceur. On est à un doigt de connaître le mot de la fin…