L'histoire :
The one hand L’inspecteur Nassar parle : ça fait bizarre d’être de l’autre côté et d’être interrogé ! Il raconte comment il s’est dépêché pour voir Hélène. Il était persuadé que le criminel lui avait fait la peau car maintenant il le sait : ce détraqué ne recherche que des synths. Il avait défoncé la porte de son appartement mais il a été surpris de la voir, sans aucune blessure ni souci. Le meurtrier était quand même passé mais, pour une raison qu’il ignore, il a épargné Hélène. Elle lui a tenu des propos étranges en affirmant que Nassar et le criminel cherchaient exactement la même chose : la vérité. Selon elle, ils font fausse route car elle ne les délivrera pas. Nassar ne l’a pas écouté et il part encore à la recherche du criminel. Mais cette fois, il se fie à son instinct. Comment peut-il travailler de cette façon ? Est-ce qu’il deviendrait fou ?
The six fingers Mac s’entretient avec Ada. La jeune femme semble perturbée par le fonctionnement du pendule. Elle raconte au policier que, quand elle était jeune, elle croyait que cet appareil fonctionnait éternellement. Elle se souvient qu’elle s’était endormie à force de le contempler et, à son réveil, le pendule s’était arrêté. Elle a alors vécu une sorte d’angoisse indéfinissable comme si elle avait compris d’un seul coup le fonctionnement de la mort. Mac revient à l’affaire qui les occupe : Johannes Vale. L’étau se resserre et la police sait où il se trouve. Mais il a besoin d’informations complémentaires. Il faut qu’elle leur réponde car elle peut être elle-même accusée de complicité pour tous les meurtres qui ont été commis.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
The one hand and the six fingers s’achève sur ce cinquième fascicule. Si l’histoire policière est très classique (un tueur en série sévit sur la ville), le traitement est original. Toujours divisée en deux parties et les événements se répondant, on suit dans chacune des parties tantôt l’inspecteur tantôt le tueur. On alterne les personnages et le point de vue donc mais aussi les artistes puisque chaque partie est réalisée par des scénaristes et dessinateurs différents. On attendait enfin le dénouement de cette sombre enquête faite de meurtres sanglants, de symboles étranges, d’introspections perturbantes et de plongées dans les ténèbres. L’intrigue était suffisamment opaque et trouble pour qu’on attende avec impatience le fin mot de l’histoire. Pourtant, les réponses ne seront pas forcément si claires et très explicites. Pour garder un semblant d’irréel et d’horreur, les auteurs jouent la carte d’une chute dont il faut deviner les principales idées. Cela pourrait laisser un sentiment mitigé ou de déception mais ce qui compte dans cette série, c’est la plongée dans le vide et le mal. De ce point de vue, l’exercice est parfaitement réussi et les auteurs parviennent à retourner totalement les valeurs de départ, à commencer par des personnages qui perdent leur morale et leur identité. L’ambiance crépusculaire est aussi parfaitement assurée par le graphisme sombre et envoûtant de Laurence Campbell et le style chirurgical de Sumit Kumar. Que ceux qui ont aimé cette histoire particulière lèvent la main !