parution 01 juin 2008  éditeur 12 bis  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Seinen

Akihabara@Deep T1

Alors qu’il ne devait pas retoucher un PC avant ses 20 ans, le génie du hack, Page, est amené à sauver un cyber-café d’un virus et se fait embaucher par des otakus pour créer un logiciel révolutionnaire. Parfois intéressant mais souvent malsain…


 Akihabara@Deep  T1, manga chez 12 bis de Ishida, Akane
  • Notre note Red Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Red Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Red Star Grey Star Grey Star Grey Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©12 bis édition 2008

L'histoire :

Kôji vient encore de se faire recaler à un entretien d’embauche car il n’a pas de diplôme. Il s’agissait d’un poste de vendeur dans une supérette et même ce genre de job lui échappe à cause de son manque de qualification. Aux yeux de tous, Kôji est un homme invisible tellement celui-ci est effacé. D’ailleurs, il n’a aucun but dans la vie ni aucun rêve d’avenir. Aussi, lorsqu’il est contraint de descendre du train à Akihabara, le quartier des otakus de Tokyo, le jeune homme ne sait pas vraiment quoi faire et se met à flâner. Il tombe sur un magasin proposant une figurine qui semble avoir énormément d’admirateurs et croise même Akira, le modèle de la création en question, estampillée « Akihabara@Deep ». Plus tard, alors qu’il s’est posé dans un maid-cyber-café, il est témoin d’une attaque de virus sur les PC installés à la disposition des clients. Même les otakus présents sont incapables d’arrêter l’attaque et Kôji vient alors prendre le clavier pour l’enrayer. En fait, il s’agit d’une variation d’un virus qu’il avait lui-même créé des années auparavant lorsqu’il était connu sous le nom de Page, hacker de génie. De renommée mondiale. Akira, qui travaille aussi au café, vient alors le remercier mais Page fait une syncope car il n’a pas l’habitude de parler avec une fille, encore moins lorsque celle-ci le complimente. Il se réveille un peu plus tard dans les locaux de l’association Akihabara@Deep qui regroupe Akira ainsi que Taiko, musicien et créateur de la figurine aperçue plus tôt, et Box un graphiste talentueux. Ceux-ci lui proposent de les rejoindre dans la création d’un programme informatique révolutionnaire. Mais Kôji étant sous le coup d’une période de probation de 5 ans suite à ses anciens exploits de hacker, il n’a pas le droit de retoucher un PC avant d’avoir 20 ans…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

S’inscrivant dans la droite ligne des mangas à destination des otakus en tous genres (figurines, informatique, cosplay, MMORPG…), cette œuvre se distingue néanmoins des autres par le ton adopté. Si l’humour est un peu présent, l’ambiance générale est assez sérieuse. Ce premier tome sert surtout à la présentation des personnages et s’inscrit dans une dynamique multi-genre. Des chapitres entiers sont par exemple dédiés à la création d’un nouveau modèle original de figurine par un des membres de Akihabara@Deep, l’association étant multi-activiste, mais la toile de fond reste la création d’un logiciel d’agent conversationnel dont l’IA est tellement poussée que l’on sent déjà approcher le thème du développement de la première conscience informatique « vivante ». Pire que tout, l’auteur gâche carrément le suspense en annonçant directement qu’ils vont réussir à la créer. L’histoire générale, bien que finalement assez peu originale pour qui connaît un peu ce genre d’univers, se suit quand même sans déplaisir mais certains détails gênent énormément. Ainsi, c’est à un véritable pamphlet de l’« otakisme » qu’il nous est donné d’assister : les otakus sont en avance sur le reste du monde car ils savent « mieux que les autres être heureux », ils sont « un nouveau genre humain »… Certaines scènes sont carrément pitoyables, l’auteur ne maîtrisant pas du tout son sujet en informatique alors que le thème est au centre de l’histoire, comme par exemple lorsque Kôji rentre dans la matrice et découvre un langage informatique inédit sorti de nulle part : il est alors tellement en transe qu’il se met carrément à saigner du nez en voyant la puissance du programme qui s’est auto généré à partir de bidouilles de profanes. Bref, c’est totalement non crédible et ridicule. Quant aux dessins, ils sont soignés, fournis et réalistes, mais l’auteur a un grave problème avec les tête des personnages : il ne sait pas les dessiner ! La plupart du temps, ceux-ci ont donc des visages d’aliens difformes. Bilan : mitigé. Attendons le tome suivant pour voir ce qui l’emportera entre le malsain et l’intérêt pour l’histoire.

ISBN 9782356480187