parution 01 juin 2012  éditeur Dupuis  Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action / Exploration / Historique / Marine

Esteban T1

Le baleinier

A la mort de sa mère, un jeune indien embarque à bord d’un baleinier pour une chasse entre Cap Horn et Antarctique… et l’apprentissage de la dure vie de marin. Première mesure d’un récit initiatique d’une extraordinaire lisibilité.


 Esteban T1 : Le baleinier (0), bd chez Dupuis de Bonhomme
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Dupuis édition 2012

L'histoire :

1900, Patagonie. Esteban, un indien de 12 ans, rame vers le port et la fumée des cheminées de la ville. Le jeune orphelin cherche à monter à bord du « Léviathan », un colossal baleinier à voiles, qui mouille encore pour quelques heures avant de rejoindre les océans. A son arrivée, le capitaine, reconnaissable entre 1000 en raison d’une large cicatrice sur l’œil droit, constitue justement son équipage. Esteban ne veut pas risquer de perdre sa chance. Il double tout le monde pour se planter devant le recruteur et lui offrir sans plus tarder ses talents de harponneur. L’homme et l’assemblée à sa suite rigolent haut et fort : on n’a jamais vu un gamin si chétif pouvoir planter son harpon dans la cuirasse d’un cétacé. En colère, le garçon s’empare pourtant de la lance la plus proche pour la ficher à plusieurs mètres dans une affiche représentant une baleine. Rien n’y fait. Le balafré reste ferme, arguant qu’un jet dans une affiche, aussi précis soit il, n’a rien à voir avec la puissance nécessaire pour traverser un mètre du cuir de l’animal marin. Il faut donc qu’Esteban raconte que c’est sa mère qui lui a intimé l’ordre de venir trouver le capitaine du « Léviathan » s’il lui arrivait malheur. Et le visage du marin s’illumine soudainement. Il accepte donc de prendre à son bord le gamin comme mousse. Le lendemain, Esteban embarque pour se mettre rapidement sous les ordres d’un cuisinier bourru…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Ceux qui se sont par hasard ou volontairement égarés sur les chemins du Marquis d’Anaon ou de Messire Guillaume connaissent le danger d’entrer dans l’univers de Matthieu Bonhomme. Que l’on soit préparé ou pas, la gifle est toujours aussi rigoureusement administrée, pour laisser sur la joue un feu si délicieux, qu’on devient un adepte des baffes... Ici c’est un jeune indien de la tribu des Tehuelches (Terre de Feu, Patagonie) âgé d’une douzaine d’années, Esteban, qui se charge de la correction. Récit initiatique gonflé d’aventure, d’exotisme glacial et d’une dose d’émotion, l’ensemble se charge des introductions à la fois simples et rigoureuses. En tous cas, prenant le lecteur si bien par la main qu’il le laisse imaginer se trouver lui-même sur le pont du Léviathan. C’est sur ce bateau qu’Esteban est monté (sur les conseils de sa mère, après qu’elle soit morte) pour rencontrer le fameux capitaine à l’œil balafré et devenir harponneur sur le baleinier en campagne de chasse. Le jeune garçon nous fera vivre son quotidien entre Cap Horn et Antarctique – au point qu’on en hume nous-même les embruns racés – son apprentissage de la mer et des cétacés. Puis sa lente adoption par l’équipage de vieux loups de mer et ses premiers exploits. Tout est ici conté au millimètre, pour une lecture séquencée dynamique, d’une lisibilité absolue et une force empathique à travers plusieurs personnages prenant forme dés la première rencontre (Esteban, le capitaine, le cuisinier…). Bref du taillé sur mesure, se hissant sans rougir à la hauteur des récits de Stevenson ou de Melville (ce premier tome n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’Achab de Patrick Mallet). Le tout sublimement porté par un dessin fluide, au doux crayonné, parfaitement cadré et toujours capable de tout dire sans le moindre mot. Le pire, dans tout ça, c’est que la suite est tout aussi délicieuse et qu’elle ne se trouve qu’à une fermeture éclair de porte-monnaie… A noter qu’à l’occasion de la sortie du tome 4, ce premier opus est astucieusement réédité avec une nouvelle couverture et un prologue inédit de 6 pages, nous éclairant sur les circonstances de la disparition de Suzanna, la mère d’Esteban.

voir la fiche officielle ISBN 9782800154183