L'histoire :
Le Far West : ses terres de danger, ses bandits de grand chemin, ses héros aux noms inoubliables, ses coups de feu innombrables… L’époque qui fait les grands destins, les belles histoires et les véritables légendes. C’est le cas également pour celle qui fait frémir même les pires crapules endurcies : le Saint des Tueurs. A l’époque, il traînait sa vieille carcasse sur une jument fatiguée, avec pour seuls amis son colt Walker d’un côté et son fusil Henry de l’autre. Son regard était toujours aussi vide et crépusculaire car il avait été endurci par des années de guerre et de boucherie à servir le drapeau confédéré. Cependant, cet être sans âme et sans vie gardait une lueur en lui : la seule personne qui avait su lui insuffler de l’amour dans le coeur et qui lui avait permis d’être père. Le destin a toujours été cruel avec lui comme avec l’homme et une terrible fièvre menace sa famille. C’est pourquoi il parcourt, en dépit du danger, des dizaines et des dizaines de kilomètres pour trouver un remède et sauver ceux qui l’ont rouvert à la vie. Mais son avancée est difficile car un blizzard inquiétant souffle de partout… le destin continue de le pourchasser. Ce n’est pourtant pas le pire de ce qu’il va rencontrer dans son expédition. Non loin de là, il croise une dizaine de salopards, la pire représentation de l’espèce humaine, qui tue, viole et pille sans état d’âme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réédition en version Nomad de la série emblématique de Garth Ennis, Preacher, bat son plein avec ce troisième tome. Vous savez cette histoire complètement folle d’un « rejeton désincarné d’un démon et d’un ange coincé dans la tête de Jesse Custer qui essaie de se rappeler de ses souvenirs pour pouvoir trouver Dieu » et lui botter le c… On peut dire que le script envoie du lourd mais, de façon étonnante, ce point de départ fantastique donne lieu à road trip d’une inventivité jamais égalée. De ville en ville, Tulip, Jesse et Cassidy enchaînent les aventures de plus en plus improbables et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Totalement habité, Ennis jongle entre les univers, se fout de la gueule des rites vaudou, nique les vampires à la Anne Rice et torche les feuilletons ou séries d’amour. Dit comme ça, on peut croire que le scénariste irlandais fait dans le trash et la provocation faciles mais pas seulement, loin de là. Quand on passe d’une scène hard core plein de sang et d’intestins a une conversation banale et profonde sur l’amitié, on en reste pantois. Cela montre bien à quel point Ennis possède un talent hors du commun car il sait scotcher son lecteur avec des scènes complètement délirantes mais peut ensuite plonger en profondeur dans la psyché de ses personnages. Le triangle amoureux des personnages principaux est traité d’une façon si fine et subtile qu’on a du mal à croire qu’il s’agit du même auteur qui a raconté dix pages avant à quel point le crâne de Starr ressemble à un pénis… Et encore, attendez de lire l’incroyable passé du Saint des Tueurs qui dépasse en intensité tous les westerns de vengeance de Clint Eastwood. Encore un coup de maître, bien servi par le dessin sobre et efficace de Steve Dillon, que ces aventures de Jesse Custer, le plus étonnant prêcheur du monde.
