L'histoire :
C’était en 1972. Starr était à l’époque au service du GSG 9, une force spéciale d’intervention en Allemagne. Ce jour là, un groupe de terroristes a pris en otage l’équipage d’un avion entier. Leur revendication : libérer les prisonniers de Hambourg. Les grandes huiles échangent. Même le ministre est présent. Le colonel des forces spéciales se tient prêt : de toute façon, il sait comment cela va finir et il le rappelle au ministre. Ce genre de fous ne tiennent pas leur promesse et ça finit généralement en bain de sang. Alors, autant gagner du temps et sonner la charge. Une équipe est déjà présente sous le tarmac. Le ministre acquiesce : c’est parti pour la boucherie ! La section balance des fumigènes et rentre rapidement dans le zinc. A l’intérieur, les soldats ne font pas dans le détail et les terroristes n’ont pas le temps d’esquisser le moindre geste. L’un d’eux abat d’abord la femme puis deux autres bandits. Au final, ils sont tous éliminés mais une jeune civile a pris une balle perdue et est morte également. Starr est celui qui a abattu la cheffe et sa détermination a été remarquée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réédition de Preacher en version Nomad dépasse la moitié de la série et toutes nos espérances dans le même temps. On retrouve le principe des retours en arrière sur la vie de certains personnages en alternant petites biographies et intrigue principale. Et comme tout le reste, on est pantois devant la qualité du rendu. Ce n’est pas peu dire que Garth Ennis était au summum de son art tant chaque scène est bien foutue, tant les rebondissements et les trouvailles sont originaux et tant on prend un pied monstre en découvrant page à page cet OVNI de la BD. Avec un peu de recul, on ne peut qu’être admiratif de l’ampleur du projet. La quête de Jesse Custer regorge de détours secondaires savoureux et les scènes de flash-backs sont toutes des moments d’anthologie. Que ce soit le passé militaire impitoyable de Starr, la jeunesse désœuvrée et pathétique de Tête de Fion ou les actions crasses des Rednecks texans, chaque épisode est aussi renversant et sidérant que l’histoire principale. En contemplant l’ensemble du tableau, on reste abasourdi devant l’imagination sans fin et totalement folle d’Ennis, sans compter son art de raconter chaque moment, même les plus… what the fuck. La finesse de l’écriture s’accouple étrangement avec la grossièreté et le trash du propos dans un équilibre parfait (ce qui ne sera pas toujours le cas pour les œuvres à venir du scénariste irlandais). Magnifique également le dessin de Steve Dillon dont le trait quasi humoristique gagne tout de même en netteté et en perfection minimaliste. Combien de fois doit-on vous dire que c’est un chef d’œuvre ?
