L'histoire :
Moyennant finances, Herbert fait visiter le donjon aux parents qui souhaitent se recueillir sur la tombe de leur fils, Musculator, aventurier défunt cinq ans auparavant. Ils pleurent devant une minuscule tombe du cul-de-basse-fosse qui n’est pas celle de leur enfant, mais ils n’en sauront rien, Herbert étant trop fainéant pour les accompagner sur le véritable lieu de sépulture. C’est un revenu annexe du Donjon. Mais aujourd’hui, c’est une centaine de personnes en toges rouges qui accompagnent Cavallérus de Cavalléro, un lointain parent du Gardien. Il souhaite mourir dans le Donjon, ce qui en ferait le mausolée de sa secte dont les cultistes afflueraient des quatre coins de Terra Amata pour rendre un hommage – payant – à leur gourou. Le Gardien accepte, mais Herbert est inquiet. Si l’argent arrive sans rien faire, le statut social des monstres est menacé. Le canard décide d’empêcher la mort du gourou.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce onzième Parade est l’occasion pour Herbert de créer encore une fois une situation inextricable dont il a le secret. Empêcher une mort, puis tuer, puis on ne sait plus trop bien de qu’il doit / veut faire. Lui non plus d’ailleurs. A vouloir prendre des initiatives, puis à essayer de réparer ses bêtises, il semble encore plus perdu. D’autant qu’une fois n’est pas coutume, il n’est pas accompagné du terrible draconiste Marvin mais de l’armurier Tabata, un barbare oiseau au crâne complètement recousu qui va s’enticher du gourou. Joann Sfar et Lewis Trondheim proposent une aventure encore une fois déjantée, où la critique sociale est une nouvelle fois sous-jacente, comme ces derniers mois. Chômage potentiel, machine à bouillon cassée, grève qui gronde, le Gardien gère les situations comme il sait le faire : avec le seul souci de son enrichissement personnel. Comme d’habitude depuis le tome 5, les duettistes ont proposé à un nouveau dessinateur d’illustrer leur histoire : c’est l’abonné de Fluide Glacial Thibault Soulcié (Homo Politicus) qui s’y colle. Il propose une interprétation très drôle, avec des personnages aux contours ronds et mous qui donnent une dimension ridicule au tout, très agréable à lire et qui colle parfaitement au ton déjanté de Sfar et Trondheim. Un bon Parade.
